samedi 15 mars 2008

Le salon du livre pour enfants du Caire


Enquête sur le salon du livre pour enfants du Caire :

Pour débusquer les dangers qui menacent la jeunesse, il suffit de visiter le salon du livre pour enfants du Caire, comme l’a fait l’hebdomadaire Rose-Al-Youssef (2). La journaliste Asma Nessar a relevé certaines incongruités, en faisant le tour des étals de littérature pour enfants. Elle cite pêle-mêle : «La relation affective entre l’homme et la femme», «Le sexe dans notre vie», «Le développement affectif et sexuel dans les pièces obscures » (3).


Comme pour donner le tournis aux enfants, on trouve aussi les œuvres de Cheikh Kechk, celles de Karadhaoui ainsi que les best-off de Omar Khaled et «Les encyclopédies de la médecine alternative», de Adel Abdelal. L’enfant découvre ensuite des titres comme «Asmodée, prince des démons», «Comment les diables revêtent une forme humaine», etc. On tombe ensuite sur un rayon entier de livres portant questions et réponses sur les relations sexuelles. Les éditeurs affirment d’ailleurs que les livres traitant de la démonologie, de la sexualité et du charlatanisme sont les plus appréciés et les plus vendus. Certains enfants ou adolescents viennent même au salon avec des titres en tête. Si on peut s’attendre à de tels dérapages chez les maisons d’édition privées, que dire alors de l’Entreprise générale du livre, organisme public et organisateur de la manifestation ? observe notre consœur. Au rayon de cette instance, nous avons été étonnés de trouver des livres comme «Dialogues avec les démons», ou «Mon expérience scientifique dans l’exorcisme et la mise en échec des sortilèges». On dit que l’auteur de ce livre n’est autre que Mohamed Saïm, l’un des savants d’Al-Azhar. Il traite de sornettes comme le mariage entre les «djins» et les humains. Une rencontre étonnante encore, celle des œuvres de Heba Qotb, spécialiste de sexologie. Ses livres trônent sur un rayon avec la mention «Pour adultes seulement». Ce qui aurait dû, en principe, attirer l’attention des organisateurs sur cette présence inopportune.


Asma Nessar visite ensuite le pavillon des éditions «Hala» où elle remarque surtout la présence des œuvres du «douktour» Yasser Mendji, sur «les ressources secrètes du corps», notamment. «Ce livre, note la journaliste, contient des expressions et des détails que j’ai honte de rapporter ici. Comment alors, les organisateurs du salon ont-ils eu l’impudence de les accepter dans une telle manifestation ? Tout comme ils ont accepté des livres qui n’ont rien à voir avec les enfants comme «L’âge de la ménopause et de l’andropause», «La cité des tombeaux», etc. Pourquoi un tel déploiement de livres étrangers aux préoccupations enfantines ? Notre consœur a trouvé l’explication chez un éditeur. Ce dernier explique que ces livres n’étaient pas là au premier jour du salon, lors de son inauguration par Suzanne Moubarak, première dame d’Egypte. C’est au deuxième jour que des exposants ont ramené toute la littérature qui fait vendre, provoquant ainsi un effet boule de neige et détournant le salon pour enfants de sa véritable mission. Pour les organisateurs de telles manifestations et pour les gouvernements, l’essentiel est de protéger les enfants contre l’esprit de liberté et de tolérance. Il importe de leur interdire seulement ce qui peut les écarter du moule contraignant et obscurantiste d’un sunnisme en pleine déliquescence. A. H.


(2) L’hebdomadaire a été catalogué récemment par un dirigeant des Frères musulmans comme «Le journal des services». Un journal des services de cette qualité, je veux bien. (3) Je comprends mieux maintenant pourquoi la Sonelgaz met du temps à rétablir une alimentation normale en électricité.

Ahmed HALLI IMMUNISER L’ENFANT CONTRE LA TOLÉRANCE Le Soir d'Algérie lundi 17 décembre 2007
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2007/12/17/article.php?sid=62276&cid=8

Aucun commentaire: