jeudi 22 janvier 2009

Le massacre de Batak



En avril 1876, la population bulgare entre en insurrection contre l'occupant ottoman. Sous la direction de son voïvode Petar Goranov,Batak, ville des Rhodopes, se révolte le 22 avril. Huit jours plus tard, une armée turque de 8000 hommes composés d'unités régulières et de bachi-bouzouk arrive dans la cité. Le carnage peut commencer.[ il est très fortement conseiller de visionner ce récit vidéo bulgare traduit en langue anglaise et la polémique sur cette affaire [1]]






Sur une population de 6 ou 7000 habitants, plus de 4 000 personnes trouvent la mort. Au cours de l'insurrection, des habitants trouvent refugent dans l'église. A l’époque c’était le bâtiment le plus solide de la ville, fait de grosses pierres, avec des grandes portes en chêne. Au total, 2000 personnes, pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards, s’y enferment, pour se défendre des attaques des Turcs. N'arrivant pas à enfoncer les solides portes, les turques tentent immédiatement d'incendier l'église. Mais elle est construite en pierres et résiste. Seul l’iconostase en bois est brûlé.






C'est à Ekaterina Peïtchinova, directrice du Musée d’Histoire de Batak, que nous laisserons le soin de raconter la fin du siège :


« L’église résiste pendant trois nuits, sous les tirs incessants de l’ennemi. Les Turcs lançaient des ruches d’abeilles et des bottes de paille en flammes pour obliger les gens à sortir. La plupart des prisonniers malgré eux meurent asphyxiés. Pour humecter leurs lèvres et celles de leurs enfants, les femmes utilisaient l’huile des encensoirs des icônes et même le sang des morts. Un vieillard avait même donné le conseil de commencer à creuser la terre pour trouver des eaux souterraines. Le printemps était sec et pas une seule goutte de pluie n’était tombée. Après trois nuits de martyre, les survivants décident de chercher le salut à l’extérieur. Mais devant les portes de l’église les attendait Ahmed aga. Ils avaient le choix entre l’islam et la mort. Tous meurent en vrais chrétiens. » [2]




Apprenant qu’il y aura une enquête sur les cruautés des bachi-bouzouks, les autorités turques essaient d’effacer les traces du carnage. Ils essaient d’enterrer les corps dans une fosse commune et passent à la chaux les murs de l’église, mais le sang apparaît à travers les fissures.




Quatre mois après le carnage, un journaliste américain Januarius McGahan est dépéché sur les lieux et rapporte dans son article une vision d'horreur: « Nous sommes entrés dans la cour de l’église. L’odeur était telle, qu’on pouvait à peine marcher. Nous avons jeté un coup d’œil à l’intérieur de l’église qui était noire, à cause du bois brûlé, mais restait conservée, sans dommages particuliers. Ce que nous avons vu à l’intérieur est horrible, indicible. Des corps brûlés pourrissaient, ils remplissaient l’église à moitié et ses arches basses semblaient encore plus basses et plus noires. Le tableau était insoutenable d’horreur. Je n’aurais jamais pu imaginer une telle horreur. Nous avons fait le tour du village pour constater les mêmes monstruosités par centaines. »[3]






Notes :


[1] Vidéo http://fr.youtube.com/watch?v=IG4Whb4cRBY

[2]http://www.bnr.bg/RadioBulgaria/Emission_French/Theme_Histoire/Material/21.07.+batak.htm



[3] Januarius McGahan The London Daily News, 22 Août 1876 http://www.attackingthedevil.co.uk/related/macgahan.php

mercredi 21 janvier 2009

La prise de constantinople: le point de vue des historiens(2)






Les défenseurs débordés quittèrent les murs et les Turcs pénétrèrent en masse, massacrant tout sur leur passage. Le basileus Constantin et les siens furent tués. Le pillage systématique de la ville, accompagné de nombreuses destructions, commença, mais ne dura guère plus d'une journée au lieu des trois jours réglementaires, faute de butin, et les habitants survivants furent réduits en esclavage. cinq mille défenseurs auraient péri et cinquante mille habitants auraient été pris. Une partie des Latins réussit à s'enfuir par mer, car les marins de la flotte turque avaient déserté leurs navires pour participer au pillage. Le sultan entra dans la ville conquise l'après-midi du 30 mai et se rendit à Sainte-Sophie, qu'il transforma en mosquée, accomplissant le rêve des musulmans depuis les premiers califes. Mehmet II complétera sa conquête des derniers territoires byzantins en s'emparant peu après de la Morée en 1460 et de l'Empire de Trébizonde l'année suivante. Outre Orkhan qui fut tué, le sultan punit sévèrement les Latins capturés, faisant exécuter le bayle vénitien et le consul catalan, et exigea de fortes rançons des autres. Son attitude face aux Grecs fut plus ambiguë car il songeait déjà à la reconstruction. Il fit décapiter Luc Notaras et ses fils, après avoir hésité à en faire le gouverneur de Constantinople. Anne, fille de Luc, partie de Constantinople avant le siège, vécut à Venise, disposant de la fortune familiale. Le sultan se soucia immédiatement de repeupler la ville dont il voulait faire sa future capitale. Il racheta lui-même une partie des habitants, qu'il établit dans le quartier du Phanar. Il nomma un nouveau patriarche, Scholarios, à qui il donna autorité sur la communauté grecque. 1453 marquait donc aussi pour Constantinople un nouveau départ, la promesse de redevenir la capitale d'un vaste empire qui s'étendait, comme son prédécesseur, sur deux continents.









Note :

mardi 20 janvier 2009

La tolérance des musulmans britanniques selon un sondage réalisé pour le gouvernement GB.




On peut tirer de ce dernier sondage[1] plusieurs informations sur la façon dont les musulmans britanniques ou résidant en Grande-Bretagne pensent leur intégration présente et future dans la société britanniques. Pour eux, comme pour l'ensemble des composantes de la société, la confession est un facteur de division plus important que la race. En revanche, l'opinon/comportement des musulmans sur la question de la tolérance se distingue du reste de la population. Ils sont moins ouverts à la diversité confessionnelle et dans une moindre mesure à la diversité ethnique sur la question du mariage. En outre, ils semblent préférer un développement communautariste sur le mode ségrégatif plutôt qu'un processus d'intégration.



-Le sondage a constaté que 64 pour cent des musulmans britanniques pensent que la religion est ' une question plus séparative que les races ' - tandis que cette opinion est partagée par 60 pour cent de la population générale.


-Selon ce sondage, les musulmans résidant en Grande-Bretagne seraient les moins heureux à voir leurs enfants épouser quelqu'un d'une religion différente.
Seulement un tiers serait content, comparé à 70 pour cent de la population générale, 65 pour cent de noir ou africain caraïbe et 65 pour cent d'asiatiques non-musulmans.




-Même si ils sont le groupe le plus réticent à l'envisager, les musulmans britanniques seraient plus heureux de voir leur enfant épouser quelqu'un d'une race différente que d'une religion différente.
Environ 61 pour cent affirment qu'ils seraient contents de cela. Dans les autres catégories sondées sur cette question, on obtient 67 % d'heureux chez les asiatiques non musulmans, 75% d'heureux dans la population générale et 79 % d'heureux chez les noirs africains et caribéens.




-D'autre part, ils sont aussi plus nombreux que la population générale pour reconnaître que des communautés différentes devraient être libres de se développer" le long des lignes séparées" et ne devraient pas être forcés à s'intégrer dans la société britannique. En effet, cette opinion représente 44 % des musulmans contre 30 % des noirs africains ou des caribéens et 38 % des asiatiques non musulmans(24% dans la population générale)

Source :

[1] Ce sondage a été réalisé par Ipsos pour la commission à l'égalité et aux droits de l'homme en Grande Bretagne le 12 et 13 janvier 2009. Ses résultats ont été commentés dans un article du dailymail http://www.dailymail.co.uk/news/article-1123176/Religion-divides-race-say-Britons.html

samedi 17 janvier 2009

Les noms du prophète de l'islam à travers les langues du monde


Le prophète de l'islam est appelé en arabe Mohamed, qui veut dire : "celui qui est louangé". Les Iraniens l'appellent dans leur langue Mahmoud et les Turques Mehmet. C'est à partir de la traduction turque Mehmet ou Mehemet que le nom du prophète de l'islam atteignit le continent européen en passant par l'intermédiaire latin : "Mahometus". Puis, cette racine latine va se décliner dans les différentes langues européennes. Ainsi, les Français l'appellent Mahomet et les Espagnols Mahoma. On dit Maomé en portugais, Maometto en italie,Mahomed en roumain.Les Anglo-Saxons appellent le prophète Muhammad[comme les Egyptiens : reste de la colonisation ?] mais ils l'ont aussi appelé à l'époque médiévale Mahound ou Mahowne. Les Allemands utilisent Machomet tandis que Mahomet se dit Mohand en langue berbère. Enfin, les musulmans d'Afrique occidentale le désignent sous le nom de Mamadou.
Comme le signale le site Hérodote :"Regrettons qu'en France, dans un souci de bienséance politique, certains auteurs contemporains utilisent la version anglaise Muhammad (Encyclopedia Universalis), d'autres Mohammed (Histoire de 2e, Hatier, 2001), Mohamed ou encore Mouhammad... "





Source :
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=128




vendredi 16 janvier 2009

Modalités techniques du Jihad selon Nawawi(droit chaéfite)(2)


« Les femmes et les mineurs des infidèles, faits prisonniers de guerre, doivent être réduits à l’esclavage, et les esclaves, pris dans leur pays, deviennent les nôtres. Quant aux adultes libres, du sexe Masculin, le Souverain peut à son gré choisir entre les cinq mesures suivantes, selon ce qu’il lui semble le plus avantageux pour les Musulmans : il peut :Les passer au fil de l’épée.


Les remettre en liberté sans réserve.


Les échanger contre des Musulmans faits prisonniers de guerre.


Les remettre en liberté moyennant quelque rançon.


Les réduire à l’esclavage.




Dans le cas où les circonstances n’indiquent point laquelle de ces mesures mérite la préférence, il faut les retenir prisonniers, jusqu’à ce que les circonstances soient changées et indiquent la mesure à prendre. Quelques auteurs n’admettent point de réduire à l’esclavage un idolâtre, et un seul juriste tient cette mesure pour illicite à propos d’un arabe païen. L’infidèle, fait prisonnier de guerre, qui embrasse la foi, a en tout cas la vie sauve, et le Souverain a à son égard seulement le choix entre les mesures mentionnées ci-dessus sub 2-5. Selon d’autre cependant il faut toujours réduire à l’esclavage un tel prisonnier. La conversion d’un infidèle avant la défaite a pour effet de lui assurer non seulement la vie, mais en outre de sauvegarder ses biens et ses enfants en bas âge, quoique notre rite n’étende pas cette faveur à son épouse.






An-Nawawi, Minhâdj At-Tâlibîn,III tr.de l'arabe avec annot.par L. W. C. van den Berg, 3 vol., Batavia, Imprimerie du gouvernement, 1882-1883 p.264-265

jeudi 15 janvier 2009

La prise de constantinople: le point de vue des historiens(1)

La lecture des conquêtes islamiques sur des sites musulmans est de plus en plus édifiante. Par souci de propager un islam "religion de paix et de tolérance", ceux-ci s'emploient à gommer toutes traces des massacres occasionnés lors des guerres d'expansion au nom de l'islam.[1] Cet "article" inaugure donc une série sur la réalité des conquêtes des armées de mahomet.

1453 : fin de la brillante civilisation byzantine. Assiégé depuis des mois par les troupes turques, les remparts de cette cité multiséculaire finissent par céder sous les coups de canons des mercenaires chrétiens. Les ottomans se jettèrent à l'assaut et le massacre commença.
ci-dessus: tableau de benjamin Constant"Entrée du sultan mehmet II à constantinople le 29 mai 1453 (1876)





[..]La mise à sac de la ville commença avec l'entrée du premier Turc et l'on avait des raisons de penser vers la fin du jour qu'elle ne s'arrêterait jamais. Les conquérants étaient impatients de recueillir les bénéfices de leur victoire. Ils tuèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent et le sang ruissela dans les rues. Les maisons situées près de la muraille terrestre furent les premières à souffrir de leurs violences. Les portes furent enfoncées, les biens pillés, les nouveau-nés jetés dehors, les femmes violées ou capturées. Le palais des Blachernes et les églises alentour furent vidés, leurs trésors emportés ou brûlés, les livres et les icônes jetés au feu après que leurs riches reliures et leurs revêtements d'argent eurent été arrachés. Mais il était connu que le trésor le plus précieux se trouvaient à Sainte-Sophie et les janissaires firent en sorte d'y arriver les premiers. L'église étaient pleine d'une foule terrifiée. Les portes avaient été verrouillées, mais les assaillants eurent tôt fait de les ouvrir. Une fois dans les lieux, ils se saisirent de tous les ornements d'or et d'argent, massacrant ceux qui tentaient de les en empêcher, et se disputèrent la possession des plus belles captives. Tout espoir de fuite était vain. Les prisonniers mâles furent attachés ensemble avec des cordes. Les femmes furent ligotées avec leur voile ou leur ceinture et traînées au-dehors. La Grande Eglise retentit des cris et des larmes d'être humains soudainement réduits à la condition d'animaux maltraités. Les prêtres, qui célébraient la liturgie du matin au grand autel lorsque les Turcs entrèrent, disparurent sans laisser de traces.


[..] Des familles entières furent massacrées, d'autres dispersées et leurs membres emmenés en esclavage. Leurs maisons et leurs biens furent anéantis. Les souffrances éprouvées alors par les habitants dans leur chair avaient de quoi les épouvanter.[..]


Le sultan conquérant entra dans la ville pendant l'après-midi escorté de vizirs, de pachas, d'ulémas et de janissaires. Il se rendit à cheval directement à Sainte-Sophie pour remercier Dieu de sa victoire. Il accorda la vie sauve aux quelques prêtres et fidèles qui se terraient encore dans les recoins de l'église. Il pouvait maintenant se permettre d'être magnanime. Un imam monta en chaire et chanta les louanges d'Allah. Puis le sultant, qui portait le nom du Prophète et à qui il venait d'être donné d'accomplir la prophétie reçue par les premiers califes arabes, pria le dieu de l'islam à l'autel de marbre des chrétiens.


Le pillage et la destruction se poursuivirent pendant trois jours, mais sans l'intensité des douze premières heures. On estima le nombe des morts à 4000, celui des prisonniers à 50 000. Ceux dont une rançon ne pouvait être tirée n'avaient aucune chance de recouvrer la liberté.



Notes :
[1]cf .http://membres.lycos.fr/turkiye/yazilar/14537.htm#fetih "La ville fut prise par les Turcs au bout du 54ème jour. Mehmet II entra dans Constantinople et se dirigea vers Sainte-Sophie. La population qui était complètement effrayé tentait de s'y réfugier. Il reçu le patriarcat de la ville et leur promit qu'il ne serait fait aucun mal à la population.
Depuis cette époque tous les peuples d'Istanbul vivent en paix et gardent leurs religions et leurs coutûmes
." cité par
le conservateur
( le site du conservateur propose le témoignage de Critobule un contemporain du massacre)

[2]Donald M. Nicol Les derniers siècles de Byzance 1261-1453 Tallandier 2008 pp.411-412
Donald M.Nicol a enseigné le grec moderne, l'histoire, la langue et la littérature byzantine au King's College de Londres de 1970 à 1988. Il a dirigé la bibliothèque Gennadios d'Athènes de 1988 à 1992 et à publié de nombreux ouvrages sur le monde byzantin.