jeudi 15 janvier 2009

La prise de constantinople: le point de vue des historiens(1)

La lecture des conquêtes islamiques sur des sites musulmans est de plus en plus édifiante. Par souci de propager un islam "religion de paix et de tolérance", ceux-ci s'emploient à gommer toutes traces des massacres occasionnés lors des guerres d'expansion au nom de l'islam.[1] Cet "article" inaugure donc une série sur la réalité des conquêtes des armées de mahomet.

1453 : fin de la brillante civilisation byzantine. Assiégé depuis des mois par les troupes turques, les remparts de cette cité multiséculaire finissent par céder sous les coups de canons des mercenaires chrétiens. Les ottomans se jettèrent à l'assaut et le massacre commença.
ci-dessus: tableau de benjamin Constant"Entrée du sultan mehmet II à constantinople le 29 mai 1453 (1876)





[..]La mise à sac de la ville commença avec l'entrée du premier Turc et l'on avait des raisons de penser vers la fin du jour qu'elle ne s'arrêterait jamais. Les conquérants étaient impatients de recueillir les bénéfices de leur victoire. Ils tuèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent et le sang ruissela dans les rues. Les maisons situées près de la muraille terrestre furent les premières à souffrir de leurs violences. Les portes furent enfoncées, les biens pillés, les nouveau-nés jetés dehors, les femmes violées ou capturées. Le palais des Blachernes et les églises alentour furent vidés, leurs trésors emportés ou brûlés, les livres et les icônes jetés au feu après que leurs riches reliures et leurs revêtements d'argent eurent été arrachés. Mais il était connu que le trésor le plus précieux se trouvaient à Sainte-Sophie et les janissaires firent en sorte d'y arriver les premiers. L'église étaient pleine d'une foule terrifiée. Les portes avaient été verrouillées, mais les assaillants eurent tôt fait de les ouvrir. Une fois dans les lieux, ils se saisirent de tous les ornements d'or et d'argent, massacrant ceux qui tentaient de les en empêcher, et se disputèrent la possession des plus belles captives. Tout espoir de fuite était vain. Les prisonniers mâles furent attachés ensemble avec des cordes. Les femmes furent ligotées avec leur voile ou leur ceinture et traînées au-dehors. La Grande Eglise retentit des cris et des larmes d'être humains soudainement réduits à la condition d'animaux maltraités. Les prêtres, qui célébraient la liturgie du matin au grand autel lorsque les Turcs entrèrent, disparurent sans laisser de traces.


[..] Des familles entières furent massacrées, d'autres dispersées et leurs membres emmenés en esclavage. Leurs maisons et leurs biens furent anéantis. Les souffrances éprouvées alors par les habitants dans leur chair avaient de quoi les épouvanter.[..]


Le sultan conquérant entra dans la ville pendant l'après-midi escorté de vizirs, de pachas, d'ulémas et de janissaires. Il se rendit à cheval directement à Sainte-Sophie pour remercier Dieu de sa victoire. Il accorda la vie sauve aux quelques prêtres et fidèles qui se terraient encore dans les recoins de l'église. Il pouvait maintenant se permettre d'être magnanime. Un imam monta en chaire et chanta les louanges d'Allah. Puis le sultant, qui portait le nom du Prophète et à qui il venait d'être donné d'accomplir la prophétie reçue par les premiers califes arabes, pria le dieu de l'islam à l'autel de marbre des chrétiens.


Le pillage et la destruction se poursuivirent pendant trois jours, mais sans l'intensité des douze premières heures. On estima le nombe des morts à 4000, celui des prisonniers à 50 000. Ceux dont une rançon ne pouvait être tirée n'avaient aucune chance de recouvrer la liberté.



Notes :
[1]cf .http://membres.lycos.fr/turkiye/yazilar/14537.htm#fetih "La ville fut prise par les Turcs au bout du 54ème jour. Mehmet II entra dans Constantinople et se dirigea vers Sainte-Sophie. La population qui était complètement effrayé tentait de s'y réfugier. Il reçu le patriarcat de la ville et leur promit qu'il ne serait fait aucun mal à la population.
Depuis cette époque tous les peuples d'Istanbul vivent en paix et gardent leurs religions et leurs coutûmes
." cité par
le conservateur
( le site du conservateur propose le témoignage de Critobule un contemporain du massacre)

[2]Donald M. Nicol Les derniers siècles de Byzance 1261-1453 Tallandier 2008 pp.411-412
Donald M.Nicol a enseigné le grec moderne, l'histoire, la langue et la littérature byzantine au King's College de Londres de 1970 à 1988. Il a dirigé la bibliothèque Gennadios d'Athènes de 1988 à 1992 et à publié de nombreux ouvrages sur le monde byzantin.

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