mercredi 26 mars 2008

Opinion d'une féministe musulmane sur la condition de la femme en Arabie Saoudite


L’écrivaine saoudienne Wadjiha Al-Howeidar s'est attaquée à l'hypocrisie sur le statut des femmes en Arabie Saoudite. Sa colère fut déclenchée par les propos tenus par le Roi d'arabie Saoudite sur la condition de la femme dans le royaume. Celui-ci affirmait récemment, dans une interview à la BBC : «La femme est ma mère, ma sœur. Elle est mon épouse et elle est ma fille. Elle a des droits, qui lui sont octroyés par l’Islam. Des droits, comme il n’en existe pas de plus avancés dans le monde entier.»
Wadjiha répondit au souverain dans un article au vitriol. Elle raconta plusieurs histoires sur la condition féminine en Arabie Saoudite dont elle concluait la narration par une interrogation directe à l'adresse des dires de son souverain sur la BBC : "Mais alors, pourquoi a-t-elle été livrée à des mâles enragés pour qu’ils la déchirent ?»,






[...]
[Il y a deux ans, Fatma Al-Azzaz, épouse et mère d’un enfant, a été séparée de son mari pour cause de mésalliance.] Ses frères extra-utérins avaient mis à profit la disparition de leur père pour mettre à exécution leur dessein. Ils estimaient, en effet, que Mansour Temimi, leur beau-frère, n’était pas digne d’épouser leur demi-sœur, en dépit de la bénédiction paternelle. Mansour appartenait à une tribu de rang inférieur et son mariage avec Fatma tirait sa belle famille vers le bas, ce qui n’est pas une exception et peut relever de la fatalité. Toujours est-il que les frères, détenteurs de l’honneur de la tribu, ont obtenu devant les tribunaux saoudiens la rupture du mariage honni. Fatma a refusé de se plier à cet arrêt injuste et de quitter son mari. Ce faisant, elle s’est mise, ainsi que son mari légalement divorcé, en situation d’adultère. Depuis Fatma a accouché de son deuxième enfant dans une maternité où elle est enfermée comme dans une prison. Elle rejette toujours l’injuste sentence des tribunaux qui a dispersé son foyer.
«La femme est ma mère, ma sœur. Elle est mon épouse et elle est ma fille. Elle a des droits, qui lui sont octroyés par l’Islam. Des droits, comme il n’en existe pas de plus avancés dans le monde entier.»





-"Mais alors, pourquoi a-t-elle été livrée à des mâles enragés pour qu’ils la déchirent ?»,






«Akila, une jeune fille la localité de Koteïf, avait des rêves d’avenir avec son fiancé. Avant son mariage, elle a été agressée et violée à sept reprises. Elle a reconnu, par la suite, ses sept violeurs qui ont été arrêtés et jugés. Ils ont écopé de un à cinq ans de prison assortis de 1000 à 350 coups de fouets chacun. Le plus étrange est que la malheureuse a été condamnée à 90 coups de fouet pour attentat à la pudeur (2) et qu’elle risque aussi six mois de prison. Akila, la violée attend que lui soit appliquée la sentence de la flagellation pour une faute et un crime qu’elle n’a pas commis. Parce que les tribunaux ne lui ont pas rendu justice et que sa seule faute est d’avoir été violée, comme le sont généralement les femmes dans le monde.»





«La femme est ma mère, ma sœur. Elle est mon épouse et elle est ma fille. Elle a des droits, qui lui sont octroyés par l’Islam. Des droits, comme il n’en existe pas de plus avancés dans le monde entier.»





-"Mais alors, pourquoi a-t-elle été livrée à des mâles enragés pour qu’ils la déchirent ?»,




«Un adolescent saoudien est intervenu pour faire annuler un voyage d’études médicales que sa mère projetait de faire à l’étranger. Cette dernière, médecin, voulait se spécialiser en pédiatrie dans le cadre d’une mission médicale saoudienne. Le fils mineur qui exerce la tutelle sur sa mère divorcée a refusé que cette dernière parte étudier à l’étranger. Cette femme représente une catégorie importante de femmes qui ne peuvent jouir de leurs droits naturels à vivre, à travailler et à étudier. Tout cela parce que le «tuteur» les veut cloîtrées entre quatre murs dans leur foyer».



«La femme est ma mère, ma sœur. Elle est mon épouse et elle est ma fille. Elle a des droits, qui lui sont octroyés par l’Islam. Des droits, comme il n’en existe pas de plus avancés dans le monde entier.»





-"Mais alors, pourquoi a-t-elle été livrée à des mâles enragés pour qu’ils la déchirent ?»,





Le quotidien Okaz a publié un article intitulé : «Le mariage en attendant le bourreau.» Il raconte l’histoire d’un assassin condamné à mort et emprisonné à Taëf, Audh Al-Harithi, qui a épousé une fille de 16 ans. Le marché a été conclu entre le condamné et le père de la jeune fille, lui-même prisonnier et condamné à mort. L’époux assassin a versé une dot de 1000 rials pour la jeune fille, encore élève dans l’enseignement moyen. Ce qui est étonnant, c’est que l’imam officiel, Soltane Bensaad Al- Kouthami, a béni le mariage. C’est ainsi qu’après la conclusion de l’acte de mariage, il a demandé à l’administration de la prison qu’un lieu soit réservé aux époux afin qu’ils puissent s’y isoler. Il a également demandé que le prisonnier soit autorisé à remplir ses devoirs conjugaux quatre fois par mois.»




[Comme le dit si bien le souverain d'Arabie Saoudite] «La femme est ma mère, ma sœur. Elle est mon épouse et elle est ma fille. Elle a de droits, qui lui sont octroyés par l’Islam. Des droits, comme il n’en existe pas de plus avancés dans le monde entier





[Comme lui répond Wadjiha Al-Howeidar -"Mais alors, pourquoi ont-t-elles été livrées à des mâles enragés pour qu’ils les déchirent ?»,











NB : J'ai procédé à une réorganisation de l'article.





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