Ouverture d'une série spéciale sur l'affaire Gougenheim(pour un bon résumé de l'affaire voir les excellents articles du spitz japonais ). Il s'agira de démontrer que nous assistons à un cas d'école de l'islamiquement correct [pour un récapitulatif extreme- centre ]. La première série d'article sur l'affaire démontrera à partir des extraits du livre de Sylvain Gougenheim les fausses accusations proférés à l'encontre de son travail. La deuxième série d'article consistera à exhumer [à partir de documents papier et lien internet] le background idéologique et institutionnel de cette étrange mobilisation "juridico-médiatique" autour de cet ouvrage.
L'une des techniques favorites de nos nouveaux muhtasib va consister à discréditer la victime en sous-entendant que son livre est une escroquerie intellectuelle qui consiste à s'approprier les découvertes historiques des autres.
Ainsi , dans son appel intitulé' Prendre de vieilles lunes pour des étoiles nouvelles, ou comment refaire aujourd’hui l’histoire des savoirs ' le collectif d'historien (-ne)s affirme"
"Il suffira, pour donner une idée de cet ouvrage, de mentionner qu’à en croire Le Monde son auteur, spécialiste des chevaliers teutoniques, pense réécrire l’histoire culturelle médiévale en s’appuyant sur la « découverte » de Jacques de Venise et de ses traductions d’Aristote[...]L. Minio-Paluello, le premier, a attiré l’attention du monde savant sur l’importance du rôle de Jacques de Venise*" et de citer deux ouvrages en guise de références.(voir la fin de l'article)
Or, Sylvain Gougenheim ne dit pas autre choses lorsqu’il écrit «Jacques de Venise est le chaînon manquant dans l’histoire du passage de la philosophie aristotélicienne du monde grec au monde latin. L’homme mériterait de figuer en lettres capitales dans les manuels d’histoire culturelle Si les philosophes ont reconnu son importance, grâce aux travaux de L. Minio-Paluello, les historiens ne lui consacrent guère d’attention. Or, grâce à son labeur, les plus grandes figures du monde occidental ont eu accès aux textes d’Aristote, par le biais de traductions élaborées directement à partir du texte grec, en un temps où l’on n’avait pas encore entamé à Tolède les traductions à partir des versions arabes » [1]
Non seulement les deux ouvrages cités par nos pétitionnaires se trouvent dans la bibliographie de l'ouvrage mais Mr Gougenheim fait mention de 3 autres articles de L. Minio-Paluello[2]
D'autre part, l'objectif de son livre est de rappeler qu' "En somme l'histoire du développement culturel de l'Europe médiévale, et en particulier de sa réappropriation du savoir grec, histoire dense et complexe, n'obéit pas au schéma trop simple et trop linéaire qui tend de nos jours à s'imposer. C'est donc à une tentative de rééquilibrage scientifique d'une vision unilatérale et orientée que je me suis attelé, en voulant donner à un public aussi large que possible, en dépit de leurs aspects techniques ou érudits, des éléments d'informations et de comparaison issus des travaux de spécialistes, souvent peu médiatisés. Mon intention n'est pas polémique, sauf à considérer comme tel le souci de réfuter des discours faux"[3]
[1] Sylvain Gouguenheim, Aristote au Mont-Saint-Michel : les racines grecques de l’Europe chrétienne Seuil, L’Univers historique, 2008 p.106-107
[2]Ibid. p.273
[3]Ibid. p.10
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