« Il faut renoncer aussi à un autre mythe : celui d’une Espagne accueillante et tolérante. Il y a longtemps que l’historien Y.Baer a récusé le terme d’âge d’or que certains ont cru pouvoir employer pour désigner cette période de l’histoire des Juifs d’Espagne. Il fait observer que la prospérité des Juifs à cette époque n’a été possible que grâce à la négligence et au laxisme des autorités musulmanes, peu empressées d’appliquer rigoureusement le pacte de la dhimma. Cette prospérité était précaire ; bien loin d’être la conséquence d’une politique délibérée d’ouverture et de tolérante, elle dépendait entièrement de la bonne volonté, donc de l’arbitraire et du caprice des souverains. On peut faire les mêmes remarques à propos des mozarabes. La tolérance suppose l’absence de discrimination à l’égard des minorités. Ce n’est pas le cas dans l’Espagne musulmane, ni plus tard de l’Espagne reconquérante. Les maîtres du pays ont toujours été convaincus de la supériorité de leur foi. Juifs et mozarabes n’ont jamais été que des sujets de seconde catégorie. »
Perez Joseph, Histoire de l’Espagne, Fayard, 1996 p.46
mardi 9 janvier 2007
Le mythe de la tolérance en Andalousie : le point de vue des historiens(1)
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Histoire tolérante al andalùs
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