vendredi 1 décembre 2006

Tolérante Al-Andalùs : Une société raciste et esclavagiste (2)

<< Au dernier rang de la société d’al-Andalus par leur faiblesse numérique mais aussi par le peu de considération qui leur est portée, les esclaves africains. Quasi inexistants dans les années qui suivent la conquête, ils arrivent par petits groupes sous Abdar Rahman III, importés plus nombreux par Mansur. On n’en cite aucun qui soit parvenu, comme les sakaliba[esclaves des de l’Europe centrale et orientale]s, à de hautes fonctions dans les armée ou l’administration. Lorsqu’ils tentent, comme eux, de s’agiter, ils sont vite ramenés à la raison du plus fort. Ils sont présents dans l’armée ; il y a une garde noire, mais aux échelons les plus bas.Dans la société, on emploie les Noirs comme domestiques, et surtout comme concubines du maître de maison, où, dit-on, elles sont parfaites. Mais les fruits des unions croisées sont mal considérés. Les mulâtres sont méprisés et eux-mêmes haïssent la société qui les rejette. « Si vous voilà l’esprit tranquille par suite de mon départ, mon esprit l’est encore plus de vous avoir quittés »versifie l’un deux qui avait été contrait à l’exil.>>

André Clot L'espagne musulmane VIII-XV siècle, Perrin, 1999 p.239





QUATRIÈME DISCOURS PRÉLIMINAIRE
Qui traite de l’influence exercée par l’air sur le caractère des hommes.

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Nous avons tous remarqué que le caractère des Nègres se com­pose, en général, de légèreté, de pétulance et d’une vive gaieté : aussi les voit on se livrer à la danse chaque fois qu’ils en trouvent la moindre occasion ; de sorte que, partout, ils ont une réputation de folie. La véritable cause de ce phénomène est celle ci : selon un principe qui est bien établi dans les traités de philosophie, la joie et la gaieté résultent naturellement de la dilatation et de l’expansion des esprits animaux, tandis que la tristesse dérive de la cause contraire, c’est à dire de la contraction et de la condensation de ces esprits. On a constaté que la chaleur dilate l’air et la vapeur, les raréfie et en augmente le volume ; c’est pourquoi l’homme ivre éprouve une sensation inexprimable de joie et de plaisir. La cause en est que la vapeur de l’esprit qui réside dans le cœur se pénètre de cette chaleur innée que la force du vin excite naturellement dans l’esprit : alors cet esprit se dilate et produit une sensation qui a le caractère de la joie. Il en est de même de ceux qui prennent le plaisir d’un bain : lorsqu’ils en respirent la vapeur, et que la chaleur de cette atmos­phère pénètre jusqu’à leurs esprits et les échauffe, il en résulte pour eux un sentiment de plaisir, qui souvent se manifeste par des chants joyeux.
Comme les Nègres habitent un climat chaud, que la chaleur pré­domine sur leur tempérament, et que, d’après le principe de leur être, la chaleur de leurs esprits doit être en rapport direct avec celle de leurs corps et de leur climat, il en résulte que ces esprits, comparés à ceux des peuples du quatrième climat, sont extrêmement échauf­fés, se dilatent bien plus aisément, éprouvent un sentiment plus ra­pide de joie et de plaisir, et un degré d’expansion plus considérable : ce qui a pour résultat l’étourderie
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Ibn khaldun Prolégomènes
traduits en Français et commentés par William MAC GUCKIN, Baron DE SLANE, membre de l’Institut.Volume 1 p.213-214
disponible http://classiques.uqac.ca/classiques/Ibn_Khaldoun/Prolegomenes_t1/ibn_pro_I.doc

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