jeudi 24 avril 2008
Logique interne de l'Empire ottoman
mercredi 23 avril 2008
Modalités techniques du Jihad selon Nawawi(droit chaéfite)(1)
lundi 21 avril 2008
L'invention de l'anesthésie par le wikipédia islamiquement correct
En effet, l'anesthésie appartenait aux rites du culte d'Asclepios[1]. Dans l'empire romain, plusieurs auteurs signalent cette pratique. Selon le site de l'histoire de l'anesthésie et de la réanimation :Pline l'Ancien (23-79 av JC), dans son "Histoire Naturelle", précise que 1 cyathe = 0,45 l de vin de mandragore, entraîne une action soporifique, et engourdie la sensibilité, et la recommande avant les ponctions et incisions[2].Dans sa petite histoire de la médecine, le docteur Régis Bertet nous rappelle que"Celse compatissant recourait à l'anesthésie en faisant ingurgiter à l'opéré des pilules faites d'un mélange opium, jusquiame et de mandragore, judicieux amalgame de morphine, atropine et scopolamine."[3]
[1]coll.The History of Anesthesia Elsevier Health Sciences, 2002 p.16
[2] http://www.char-fr.net/docs/textes/mandragore.html et The History of Anesthesia op.cit pp.46-47 Dioscorides (41-68 av JC) utilise une éponge chargée d'anesthésiant naturelle, Aréthée de Cappadoce,Galien, Apulée, Jean Damascène, Oribase font mention de cette pratique ou l'utilisent.
[3] L'Harmattan p. 31
jeudi 17 avril 2008
La dette d'al-Andalus vis-à-vis de l'Espagne wisigothique (3)
Caelius Aurelianus, auteur originaire de Sicca en Afrique du Nord, qui a vécu probablement au V° siècle, est le traducteur latin du traité de gynécologie (Gynaecia) de Soranus et il appartient comme lui à l'école méthodiste. Isidore s'est inspiré de ses Maladies aiguës et de ses Maladies chroniques, car Caelius Aurelianus, pour présenter chaque maladie, commence toujours par en donner l'étymologie. Quant à Cassius Felix, originaire de Constantine, il a rédigé une compilation des enseignements de l'école dogmatique à laquelle il appartenait, intitulée : Livre de médecine qui traduit les auteurs grecs de l'école dogmatique[5]. Lui aussi commence chaque chapitre par une définition accompagnée le plus souvent d'une information étymologique. Enfin, tout laisse à penser que l'ouvrage composite du carthaginois Théodore Priscien, intitulé Euporista, rédigé en grec à la fin du IV° ou au début du V° siècle, mais traduit immédiatement en latin, se trouvait également dans la bibliothèque du savant évêque sévillan. Son livre est divisé en trois parties, le premier passage s'inspirant du Péri euporistôn, un ouvrage perdu de Galien. Ensuite, pour ce qui est des définitions, des diagnoses et de la sémiologie, Théodore Priscien suit les principes de l'école méthodiste, tandis que la troisième partie consacrée à la gynécologie reproduit fidèlement l'ouvrage de Soranos qu'il avait personnellement traduit.
Une autre information concernant les ouvrages disponibles dans les bibliothèques monastiques ou épiscopales du haut moyen âge nous est fournie par Cassiodore[6] qui conseille aux moines médecins dans ses Instructions concernant la lecture des livres sacrés et profanes, au cas où ils ne connaîtraient pas le grec, d'avoir recours aux oeuvres qui ont été traduites: « Tout d'abord Le livre des herbes de Dioscoride qui a admirablement traité et décrit les herbes des champs. Après cela lisez les ouvrages d'Hippocrate et de Galien qui ont été traduits, en particulier la Thérapeutique de Galien destinée au philosophe Glaucon, ainsi qu'un certain ouvrage anonyme qui est une compilation de différents auteurs. Ensuite La médecine (De medicina) d'Aurelius Caelius et Les herbes et les soins d'Hippocrate (Hippocratis de herbis et curis) ainsi que divers autres livres concernant l'art de soigner que j'ai conservés pour vous dans un coin de la bibliothèque »[7].
La Materia medica de Dioscoride avait été traduite en Afrique du Nord d'où elle avait pénétré rapidement en Espagne. On en trouve de nombreuses traces dans le chapitre des Etymologies consacré aux plantes[8]. Mais, en fait, l'ouvrage le plus fréquemment utilisé s'appelait Le livre de Dioscoride des herbes femelles (Liber Dioscoris de herbis feminis). Il s'agissait d'une courte compilation de Dioscoride et de divers autres auteurs, décrivant 71 herbes médicinales et leurs vertus thérapeutiques. Ce que Cassiodore appelle Les herbes et les soins d'Hippocrate fait sans doute référence au Dynamidia Hippocratis dont parlait Isidore de Séville et qui est basé sur le Livre de la diète (De diaeta), livre II, de cet auteur de l'Antiquité. Quant à La médecine d'Aurelius Caelius, il s'agit probablement des livres intitulés Maladies aiguës et Maladies chroniques de Caelius Aurelianus dont nous avons parlé précédemment. Enfin, terminons cette revue des livres médicaux traduits ou rédigés en latin, dont pouvaient éventuellement disposer les mozarabes au début de l'histoire de al-Andalus, en indiquant que le Botanicum herbarium signalé par Isidore de Séville n'est autre, selon toute vraisemblance, que l'herbier du Pseudo-Apulée, ouvrage illustré, d'origine grecque, qui décrivait 131 plantes en précisant leur usage médical ainsi que la façon de les utiliser.
Nous avons donc là toute une panoplie de livres à la fois savants et pratiques, traitant aussi bien de médecine proprement dite que de pharmacopée.
[1] « Cette survie, relativement prolongée, du classicisme africain n'est pas sans importance pour l'histoire de la culture en Occident: du V° au VII° siècle, l'Afrique a pu et a, de fait, exporté des lettrés, et avec eux de bien précieux manuscrits, dans la Gaule du Sud et plus encore en Espagne ou en Italie méridionale, et par là contribué à préparer les réserves sur lesquelles devait plus tard s'alimenter 1'humanisme médiéval ». P.-I. Marrou, Histoire de l'éducation dans l'antiquité, Paris, 1948, 6° éd., p. 455.
[2] Du même Hippocrate avaient également été traduits : Air, eaux et lieux, le De septimanis et des fragments de La nature de l'homme. H.E. Sigerist, « The Latin Medical Literature of the Early Middle Ages », Journal of History of Medicine and Allied Science, vo1.13, 1958, pp. 133-134.
[3] Etymologies, X, 1-4.
[4] Etymologies, XX, 2, 37.
[5] De medicina ex graecis logicae sectae auctoribus liber translatus. Cet ouvrage s'inspire beaucoup de la Thérapeutique à Glaucon de Galien et d'un livre pseudo-galénique qui porte le titre de Euporistôn.
[6] Cassiodore (environ 485-580), érudit et historien, s'était lancé dans la politique jusqu'à devenir le premier ministre (magister officiorum) du roi Ostrogoth Théodoric à Ravenne. Après la victoire des Byzantins, Cassiodore avait abandonné la politique pour fonder le monastère de Vivarium sur ses terres de Calabre. Lorsqu'il il était au pouvoir, il avait pensé fonder à Rome une université chrétienne identique à celle des nestoriens de Nisibe, qu'il avait eu le loisir d'admirer lors d'un voyage au Proche-Orient. Dans ce but, il avait commencé à accumuler les livres qu'il estimait utiles. Le projet n'ayant pas abouti, Cassiodore avait récupéré tous ces ouvrages pour ses moines et c'est à leur intention qu'il avait écrit ses Institutiones, sorte de guide des études.
[7] Institutiones divinarum et saecularium lectionum, 1, 31.
[8] Etymologiae, XVII.
La dette de la civilisation islamique : la diffusion du savoir(1)
Au début du siècle suivant, l’entreprise est continuée en Mésopotamie du Sud par le médecin jacobite Sergius de Re^s’aynâ(m.536 apr. J-C). Il retraduit l’Isagoge et donne en entier les Catégories. Il transcrit également plusieurs traités attribués à Aristote, sur le Monde et l’Âme, des écrits du Pseudo-Denys ainsi qu’un grand nombre de textes de Galien et d’Hippocrate et une compilation de traités d’agriculture appelée Les Géoponiques.
Formé à Alexandrie et bon connaisseur de l’œuvre d’Origène, il a rédigé deux traités d’introduction à la philosophie d’Aristote, inspiré par les traducteurs de l’école d’Ammonius. Selon son propre témoignage, il procédait avec un aide, lui-même traduisant oralement le texte du plus près possible, et son collaborateur, un religieux lettré, polissant une belle expression syriaque. Il insiste à la fois sur l’ascétisme spirituel que nécessite cette étude et su’ l’orientation « dogmatique » de celle-ci :
L’origine et le commencement et le principe de tout savoir fut Aristote, non
seulement pour Galien et tout les autres médecins comme lui, mais aussi pour
tous les auteurs appelés philosophes qui vinrent après lui. Jusqu’à l’époque, en
effet, où cet homme vint au monde, toutes les parties de la philosophie et du
savoir tout entier étaient éparpillées, à la manière des drogues simples, et
disposées sans aucun ordre ni science chez tous les auteurs. Celui-là
seul[Aristote], à la manière d’un savant médecin, réunit toutes les parties qui
étaient dispersées et il les assembla avec art et avec science, et il prépara à
partir d’elles le remède parfait de son enseignement, qui extirpe et ôte de ceux
qui s’appliquent à ses écrits avec sérieux les maladies graves et les infirmités
de l’ignorance.
Dès ce texte, on voit apparaître la désignation d’Aristote comme le « Premier Maître »(al-mu’allim al-awwal)et de la philosophie comme somme de connaissance et non comme problématique, deux traits qui caractériseront la Falsafa, ou philosophie arabe d’inspiration grecque. Mais Sergius est également l’héritier de la tradition néoplatonicienne. Cela se sent en particulier dans son commentaire des Catégories où il suit un ordre différent de celui du traité d’Aristote, donnant un texte qui « paraît se situer à mi-chemin de deux types littéraires philosophiques, celui du commentaire suivi exégétique et celui de la scholie sur un point de controverse ». De la même façon, la Falsafa connaîtra plusieurs registres du commentaire.
L’œuvre de Sergius est prolongée par celle du métropolite jacobite de Takrit Ahdemmeh(m.575 apr. J.-C.) qui rédige un ouvrage sur les définitions de tous les sujets de la logique. Mais c’est surtout au siècle suivant, soit de façon contemporaine avec l’apparition de l’islam, qu’a lieu la grande floraison des traductions syriaque. Le centre en est le monastère jacobite de Qennešra, près de Hãrran.
On y retraduit l’Isagoge et on y donne des gloses sur le Traité de l’interprétation, les Premiers Analytiques et la Rhétorique(qui est alors incluses dans l’Organon). Dans le prolongement, Jacques d’Edesse (m.708 apr.J.-C) écrit un Enchridion des termes techniques de la philosophie et Georges(m.724 apr. J.-C), évêque des Arabes de la Djézireh, retraduit les trois premiers livres de l’Organon. Les Nestoriens pour leur part, commencent à intervenir avec un ouvrage sur les définitions et les définitions de la logique et un commentaire des Premiers Analytiques. L’intégration des populations syriaques dans l’Empire musulman fournit donc un point de départ épistémologiques : traités de logique et ouvrages médicaux –on s’intéresse peu alors aux mathématiques et à l’astronomie. A partir de la fin du VIII siècle apr. J.-C, soit le second de l’Hégire, l’arabe, après avoir reçu une impulsion décisive sous le califat de ‘Abd al-Malik(m86 /706) et être devenu progressivement la langue de culture de tout l’Empire, devient l’aboutissement logique des traductions. On continue à traduire du grec au syriaque, mais on passe aussi du grec à l’arabe et des traductions déjà existantes en syriaque et à l’arabe, cela surtout à partir du IV/X siècle, moment où les savants syriaques ne connaissent plus le grec, qui n’est plus pratiqué que par les Melkites. Sur les soixante et un traducteurs vers l’arabe qui nous sont mentionnés par les bibliographes anciens, quarante-huit sont syriaques et onze sont melkites. Les Chrétiens tiennent donc la quasi-totalité de la place puisque seuls un Sabéen et un Persan s’y ajoutent. Et parmi les Chrétiens, les Nestoriens vont supplanter les Jacobites : si ceux-ci avaient nettement dominé le mouvement avant l’islam, par la suite ils ne sont plus que neuf pour le passage à l’arabe contre trente-huit Nestoriens, à qui il faut ajouter un Maronite.
mercredi 16 avril 2008
la dette de la civilisation islamique : pratique du gouvernement
mardi 15 avril 2008
La dette de la civilisation islamique : les origines syriaques de l'écriture arabe
Les inscriptions arabes du 6 siècle mériteraient le qualificatif de « syro-arabes », à la place de celui de « coufiques » par lequel elles ont été parfois qualifiées bien que la ville de Kûfa n’existât pas encore. Elles nous renseignent, en effet, sur l’aire géographique où l’écriture arabe était pratiquée et sur ses utilisateurs : des Arabes de Jordanie et de la Syrie ghassanides, principalement chrétiens[2]. De plus, nous y constatons, au fil du temps, une influence de plus en plus accusée de la graphie syriaque. Le modèle syriaque de l’écriture arabe est bien illustré par les inscriptions christo-palestiniennes en mosaïque du 6 siècle. Ces dernières annoncent quant à leur forme graphique ce que seront un siècle plus tard, mais en arabe, les inscriptions islamiques du Dôme du Rocher à Jérusalem.[..][3]
II L'origine de la langue arabe selon la tradition littéraires
Des traditions littéraires persistantes situent l’origine de l’écriture arabe à Anbâr, sur la rive gauche du moyen Euphrate, d’où elle serait passée à Hîra, sur la rive droite[4]. C’est à partir de Hîra qu’elle serait diffusée, profitant des multiples liens de la capitale lakhmide avec les autres régions du domaine arabe. Nous en avons l’écho, en effet jusqu’au Hedjâz, dans les générations qui précédèrent immédiatement ou qui furent contemporaines des débuts de l’islam, et principalement par les circuits commerciaux. De fait, l’écriture arabe telles qu’elle s’est finalement épanouie doit sa configuration au syriaque. Anbâr étant un des lieux d’implantation du christianisme d’expression sémitique en langue syriaque.[5]
[..]"Trois hommes des Tayyi'de Baqqa-il s'agissait de Murâmir Ibn Murra, d'Aslam Ibn Sidra et de Amir ibn Jadara-s'accordèrent pour instituer l'écriture en prenant l'alphabet syriaque pour modèle de l'alphabet arabe. Ce fut de ces hommes que des gens d'Al-Anbâr l'apprirent, puis les habitants d'Al-Hîra l'apprirent des gens d'Al-Anbâr."[..]
Balâdhuri, Futûh,p.659-661 trad. A.-L de Prémare cité in Les fondations de l’islam p.442
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lundi 14 avril 2008
La place de l'agriculture dans l'islam
jeudi 10 avril 2008
L'invention de la voile latine par le wikipédia" 'islamiquement correct"
Addendum du 21/04/08 : Suite à mon article et à sa reprise sur le site wikipédia un mythe over blog , l'auteur du texte sciences et techniques islamiques a procédé à une modification de son "travail".Ainsi, la version du 17 avril 2008 à 9h 44 Mr Jeffdelonge corrige le L.L Lopez (version Mr Moez) en Robert Sabatino Lopez : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sciences_et_techniques_islamiques&diff=28721654&oldid=27443565
Il est quand même dommage de constater que non seulement le rédacteur n'a pas pris la peine de rectifier le fond de son article sur l'introduction de la voile latine mais qu'il a simplement corrigé l'erreur sur le nom de l'historien qui soutenait cette thèse en lui ajoutant sa référence bibliographique originale(pas celle qu'il a recopié sans vérifier dans Bertrand Gilles)
Selon le rédacteur de l'article Wikipédia "Sciences et techniques islamiques , "la civilisation islamique"aurait inventé la voile latine. Ainsi, il affirme que" les innovations en matière de navigation semblent limitées bien que L.LOPEZ[1] leur attribue l'invention de la voile carrée dite latine". Permettant de mieux remonter au vent, et de naviguer plus vite,véritable progrès décisif dans le domaine maritime, la voile latine est-elle véritablement une invention islamique comme le soutenait il y a plus de 50 ans Lopez et aujourd'hui les articles Wikipédia sauce "islamiquement correct"?
[...]Or de nouvelles recherches iconographiques ont conduit maintenant à rejeter ces idées. On connaissait déjà un texte de Procope (Guerre des Vandales, I,13) prouvant que dès 533 la voile carrée antique avait abandonné sa parfaite symétrie et évolué vers des formes livardes (espar diagonal qui élève, sous le vent du mât et vers l’arrière, le point supérieur d’une voile trapézoïdale) ou tiers. Mais il ne s’agissait pas encore d’une réelle voile latine.
[…]On a encore pu apporter récemment une figure indiscutable de voile latine, remontant aux années 600 à 630, dans une fresque d’un monastère égyptien représentant un bateau militaire léger. L’antériorité de celle-ci, en Méditerranée, par rapport à l’arrivée des Arabes, doit être maintenant considérée comme établie. C’est à partir de formes locales anciennes que la voilure nouvelle s’y est généralisée. Dans l’Antiquité il s’agissait tout au plus que d’un gréement réservé à de modestes embarcations, de pêche ou de cabotage de proximité, ou aux bâtiments légers de pirates, pour lesquels primait le besoin de s’adapter très vite à des vents changeants et à une navigation en tous temps et vers des abris de fortune, ce qui explique la rareté de ces représentations, tandis que la voile carrée, de rendements total supérieur, était l’instrument normal de la grande navigation régulière.
Les arabes n’ont certes pas inventé la voile latine, mais c’est bien à l’époque islamique qu’elle triomphe en Méditerranée et qu’elle y remplace la voile carrée aussi bien pour la navigation commerciale que dans les vaisseaux de combat. Il y a une corrélation évidente, dans le temps, entre sa diffusion et les conditions nouvelles de la vie maritime créées par le grand affrontement naval : affaiblissement ou disparition des grands courants commerciaux transméditerranéens provoqués par la coupure de la mer entre domaines opposées ; développement de la piraterie, mais aussi de la petite navigation côtière, exigeant souplesse et adaptation au vent. Si les routes commerciales maritimes du haut Moyen Âge restent en effet dans l’ensemble peu connues, il ne fait néanmoins pas de doute que les itinéraires « transversaux », reliant directement les rives Nord et Sud de la Méditerranée, ont considérablement régressé à cette époque. Dans l’Occident musulman la « route des îles » (par la Corse et la Sardaigne), jusque-là très active, disparaît ainsi totalement, tandis que le texte de Bakrî, écrit vers 1067, révèle un commerce maritime actif entre Maghreb et Machrek le long de la côte africaine. Des itinéraires directs, assez courts d’ailleurs, ne subsistent qu’entre l’Andalousie et l’Afrique, à travers la « Manche » méditerranéenne, les plus orientaux convergeant vers Alger. En Orient le trafic qui subsistait entre Byzance et les villes syriennes ou égyptiennes s’effectuait également pour l’essentiel le long des côtes.
[ ...] La voile latine ainsi, n’a pas été « la voile des Arabes », mais elle a bien été celle de « l’époque des Arabes », et il est probable que les marins musulmans, pirates ou caboteurs ont été des premiers à en généraliser l’emploi.[2]
Notes :
[1]Dans cette phrase, le rédacteur de l’article Wikipédia a fait une double erreur. Premièrement, il se trompe sur le nom de l'auteur. En effet, il ne s’agit pas de L. Lopez mais de Robert Sabatino Lopez. Ce dernier reprend une théorie développée par des historiens dans les années 30( notamment Brindley, Laird-Cloves, Bernelle) dans un article « Les influences orientales et l’éveil économique de l’Occident», dans Cahier d’histoire mondiale, I, p.594-622, Paris, 1954. Il s’appuie aussi sur cette théorie dans Medieval trade in the Mediterranean world, illustrative documents, Columbia university., New York, 1955.
Deuxièmement, la voile latine n'est pas une voile carrée mais une voile triangulaire dont la surface déborde beaucoup plus sur l'arrière du mât que sur l'avant et dont la bordure supérieure est tenue par un long espar appelé antenne, qui se dresse obliquement de l'avant vers l'arrière du bateau. La position normale de repos de la voile latine est dans l'axe du navire.http://www.mrugala.net/Histoire/Grand%20Siecle/Pirates/Glossaire/voiles_latine.gif
A l'inverse, la voile carrée est connu depuis la "haute"Antiquité. Elle est de forme rectangulaire, débordant des deux côtés du mât, et ayant une bordure supérieur supporté par un espar horizontal appelé vergue. La position normale de repos de la voile carrée est perpendiculaire à l'axe du navire. http://www.ambparis.um.dk/NR/rdonlyres/82A008EF-7612-4D5E-8697-259BE2D58D55/0/Sejlads07_005.jpg
L'erreur sur l'origine arabe de la voile latine est reprise dans l'article wikipédia Voile latine : « Apparue au IXe siècle, d'inspiration arabe, elle était surtout répandue en Méditerranée. » cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Voile_%28navire%29#Voile_latine
[2]Xavier de Planhol, L’Islam et la mer La mosquée et le matelot VII-XX siècle, Perrin,2000 pp.34-37. Les passages en gras sont un choix personnel.
mercredi 9 avril 2008
L'invention des thermes par "l'islamiquement correct"
mardi 8 avril 2008
La conquête de l'Inde: le point de vue de Fernand Braudel
vendredi 4 avril 2008
Le nouveau Ibn Khaldun de l'islamiquement correct
Dernier avatar de "l'islamiquement correct", la sortie du livre de l'historien Claude Horrut intitulé Ibn Khaldoun un islam des "Lumières" ?. Après avoir été encensé par certains apologètes comme le père de la sociologie, nos zélotes ont décidé de travestir notre cadi malékite dans les habits neufs de "l'islam des Lumières". Bien que n'ayant pas lu le livre de Mr Horrut, je me souviens de quelques passages des Muqqadima portant notamment sur les conditions du jihad, la confusion du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel dans l'exercice du gouvernement sans oublier les choix proposés aux dhimmis sous domination islamique. Bref, un véritable programme pour l'islam des lumières que je ne peux m'empêcher de partager avec vous et qui contraste singulièrement autant avec le titre de l'ouvrage qu'avec la présentation de l'éditeur[1]
Dans l'islamisme, la guerre contre les infidèles est d'obligation divine, parce que cette religion s'adresse à tous les hommes et qu'ils doivent l'embrasser de gré ou de force. On a donc établi chez les musulmans la souveraineté spirituelle et la souveraineté temporelle afin que ces deux pouvoirs s'emploient simultanément dans ce double but. Les autres religions ne s'adressent pas à la totalité des hommes; aussi n'imposent-elles pas le devoir de faire la guerre aux infidèles; elles permettent seulement de combattre pour sa défense. Pour cette raison, les chefs de ces religions ne s'occupent en rien de l'administration politique. La puissance temporelle est entre les mains d'un individu qui l'a obtenue par un hasard quelconque ou par suite d'un arrangement où la religion n'entre pour rien. La souveraineté s'est établie chez ces peuples, parce que l'espoir de corps les y porte par sa nature même, ainsi que nous l'avons déjà indiqué; la religion ne leur imposait pas cette institution, vu qu'elle ne leur ordonnait pas de subjuguer les autres peuples, ainsi que cela eut lieu dans l'islamisme. Ils sont obligés qu'à veiller au maintien de la religion dans leur propres nation ; aussi les Israélites, à partir de l'époque de Moïse et de Josué, passèrent environ quatre siècles sans penser à fonder un royaume; leur unique souci fut le maintien de la religion.[..][2]
Les chrétiens, ayant eu de nouveau des discussions relativement aux dogmes et à ce qu'il fallait croire au sujet du Messie, se partagèrent en plusieurs sectes, dont chacune évoqua l'appui de celui d'entre les roi de la chrétienté qui était son souverain. Cette diversité d'opinons régna pendant plusieurs siècles, une secte donnant naissance à une autre; mais on finit par n'y voir que trois sectes principales: les Mélékites"les orthodoxes", les Jacobites et les Nestoriens. Nous ne jugeons pas convenable de salir nos pages en rapportant leurs opinons impies, qui, du reste, sont assez généralement connues. Toutes ces doctrines sont fausses, ainsi que le Coran l'a déclarée. Nous n'avons pas à discuter ou à raisonner là-dessus avec eux; nous n'avons qu'à leur donner le choix de l'islamisme, de la capitation ou de la mort.[3]
[1] extraits de la présentation par l'éditeur du livre Ibn Khaldun un islam des Lumières ?:"Le présent ouvrage nous invite plutôt à une relecture, non de quelques extraits, mais de l'ensemble de l'oeuvre de cet homme d'esprit « de tous les temps ». [..]Les malheurs de sa vie personnelle, mais aussi un regard détaché sur les hommes et les sociétés, empreint d'une recherche du juste milieu, de l'harmonie et de la mesure"cf. http://www.amazon.fr/Ibn-Khaldun-Un-islam-Lumi%C3%A8res/dp/2870279981 . On remarquera quand même que le terme" Lumières" a été mis entre guillemets dans cette interrogation.
[2]Ibn Khaldoun, Les prolégomènes trad. Slane, 1863 p.469 disponible sur google.books : http://books.google.fr/books?id=JTs8AAAAMAAJ&pg=PA469&dq=Les+prol%C3%A9gom%C3%A8nes+ibn+khaldoun+dans+l%27islamisme,+la+guerre+contre+les+infid%C3%A8les#PPA469,M1
[3]Ibid. p.476 voir http://books.google.fr/books?id=JTs8AAAAMAAJ&pg=PA469&dq=Les+prol%C3%A9gom%C3%A8nes+ibn+khaldoun+dans+l%27islamisme,+la+guerre+contre+les+infid%C3%A8les#PPA476,M1
Deux remarques pour parer à toute critique stérile : J'espère lire le livre de Mr Horrut à la bibliothèque. J'apprécie beaucoup l'oeuvre monumentale d'Ibn Khaldun. Néanmoins, il est presque aussi loin de la sociologie que Hérodote l'a pu l'être.
jeudi 3 avril 2008
L'âge légal du mariage selon la jurisprudence Mahomet défendu par un juge islamique
Docteur Abd Al-Hamid d'Al-'Ubeidi : Il n'existe pas d'âge de mariage minimal pour les hommes ou pour les femmes dans la loi islamique. Dans beaucoup de pays, la loi permet aux filles de se marier seulement à l'âge de 18 ans. C'est une législation arbitraire, ce n'est pas la loi islamique. Pourquoi ? Parce qu'il pourrait y avoir des cas dans lesquels il est impossible de garder une fille célibataire jusqu'à l'âge de sa maturité sexuelle.
Par exemple, en Bosnie-Herzégovine, les Serbes ont tué beaucoup de Musulmans albanais et il y a beaucoup de charniers là-bas. . Des familles [musulmanes] se sont enfuies de cette guerre et donc a fait de petits enfants, qui n'étaient pas encore à l'âge du mariage. Mais si un homme prend une telle fille, il pourrait la désirer et commettre finalement un péché, bien que ses intentions soient nobles. Donc il peut formellement l'épouser, mais sans avoir de relations sexuelles avec elle. Elle restera comme ça jusqu'à ce qu'elle grandisse et ensuite quelqu'un demandera de l'épouser, ou cet homme lui trouvera un mari - cela arrive dans beaucoup de pays islamiques avec des filles de Bosnie-Herzégovine - et quand il lui trouvera un mari, il divorcera avec elle, pour qu'elle puisse se marier de nouveau. Dans un tel cas, il ne devrait y avoir aucune période d'attente. Ainsi il n'y a aucun besoin de la fille pour être d'âge.
La plupart du temps nous jugeons ce ce qui est acceptable pour la plupart des personnes et en effet, la plupart des hommes n'épouse pas de fille avant qu'elle n'ait l'âge [de la maturité sexuelle]. Dans quelques pays Islamiques, l'âge de la maturité sexuelle peut être à 8 ou 10 ans. Au Yémen, une fille pourrait atteindre sa période de maturité sexuelle à l'âge de 8 ans. Dans des pays froids, comme la Russie, la Biélorussie, la Scandinavie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, etc, une fille ne peut atteindre sa maturité sexuelle avant 22 ans. Elle ne peut obtenir ses menstruations avant cet âge là. Donc, le génie de loi islamique se manifeste dans le fait que le mariage n'est pas seulement pour le plaisir. En vérité, c'est l'objectif de base pour le mariage, mais il y a quelques cas qui exigent des solutions[...]
« Le fait, par un majeur, d'exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d'un mineur de quinze ans est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. » cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Atteinte_sexuelle_sur_mineur
Source : http://www.memritv.org/clip_transcript/en/1725.htm traduction personnelle
mercredi 2 avril 2008
Les expéditions de Mahomet d'après Tabari
On dit généralement que le prophète a entrepris vingt-sept expéditions ; mais quelques-uns en comptent vingt-neuf. En effet, la campagne de Fadak, de Khaybar et de Wadil Qura n'est qu'une seule et même expédition , parce que le prophète se rendit directement , et sans revenir à Médine , de Khaybar à Fadak et de là à Wadil Qura. Mais si l'on compte chacune de ses trois expéditions séparément , on arrive au nombre de vingt-neuf. Nous avons raconté ces expéditions dans cet ouvrage , chacune à sa place ; nous allons les énumérer de nouveau toutes ensemble , afin que leurs noms puissent plus facilement être appris par cœur. Voici les noms des expéditions du prophète: expédition d'al Abwa ;expédition contre Bowat; expédition d’Uschayra. première expédition de Badr; grande expédition de Bedr; expédition contre Kodr; expédition contre les Qaynuqa; expédition contre Sawiq. expédition contre Dhu Amarr; expédition contre Bahran; expédition d'Ohod; expédition contre les Banu Nadir; expédition contre Dhat ar Riqa; expédition du rendez-vous de Bedr; expédition contre Dumat Jandal; expédition contre les Banu Qurayza; expédition du Fossé; expédition contre les Banu Lihyan; expédition contre Dhu Qorod; expédition contre les Banu Mustaliq; expédition contre Hodaybiya; expédition contre Khaybar, Fadak et Wadil Qura; Visite de l'accomplissement; prise de la Mecque; expédition contre Honayn ; expédition contre Ta’if; expédition contre Tabouk .
Dans neuf de ces campagnes il y avait eu combat, savoir[sic]:
à Bedr, à Ohod , au Fossé , dans l'expédition contre les Qurayza , dans l'expédition contre les Mustaliq, à la prise de la Mecque , à Khaybar , à Honayn, à Ta’if.
Les campagnes exécutées par des détachements de troupes , sans que le prophète y prit part, sont au nombre de trente-cinq , d'autres disent de quarante-huit.
Allah seul connait la vérité.