mardi 8 avril 2008

La conquête de l'Inde: le point de vue de Fernand Braudel






L''islamiquement correct" alimente en permanence sa production de mythe. Véhiculé principalement dans les années 70 par des arabisants islamophiles, "le mythe du sabre de l'islam" affirme que l'islam n'a jamais utilisé la guerre pour s'étendre. Qu'importe si les chroniqueurs musulmans nous décrivent avec luxe de détails les raffinements des exactions perpétrées sous domination islamique, le site Sajidine, adepte du "mythe du sabre de l'islam"affirme sans sourciller : " Puis il existe tant de pays, les plus grands pays musulmans en fait, où nulle armée musulmane n’a mis le pied : Indonésie (200 millions de musulmans), Malaisie, Inde, Afrique noire, Asie orientale, etc. Où fut l’épée ?"


Fernand Braudel semble l'avoir trouvée pour l'Inde.
















Cette conquête, cent fois recommencée, aboutit à une vaste occupation militaire. Les musulmans, peu nombreux, installés seulement dans les villes importantes, ne règnent sur le pays qu'au prix d'une politique systématique de terreur. La cruauté est quotidienne : incendies, exécutions sommaires, condamnations à la crucifixion ou au pal, caprices sanguinaires... Les temples hindous sont détruits pour faire place aux mosquées. A l'occasion, des conversions sont imposées par la force. Enfin qu'un soulèvement se produise, la répression est immédiate, sauvage : maison incendiées, pays dévastés, hommes abattus, femmes emmenées en esclavage.




D'ordinaire, le plat pays est abandonné à l'administration des princes indigènes ou des communautés villageoises, ces autorités intermédiaires étant responsables du paiement de lourds impôts, contrepartie parfois d'une certaine autonomie : ainsi sur les terres des rajahs du Radjpoutana.




L'Inde n'a dû qu'à sa patience, à sa puissance surhumaine, à son immensité, de survivre. Comme les tributs sont écrasants, une récolte catastrophique suffit à déchaîner famines et épidémies qui enlèvent d'un seul coup des millions d'êtres. Une misère effroyable a été la constante contrepartie du luxe des vainqueurs, des splendeurs des palais et des fêtes de Delhi où les sultants ont installé leur capitale, sujet d'émerveillement pour les voyageurs musulmans comme le célèbre Ibn Batouta.




Les sultans de Delhi ont eu la chance d'échapper à peu près au choc des premières invasions mongoles de Gengis Khan et de ses successeurs immédiats, au XIII siècle. Ils ont même profité de ces tourmentes pour agrandir leurs conquêtes vers le Sud qui avait su résister jusque-là à l'installation de sultanats musulmans. Par contre, Tamerlan submergera leur territoire et poussera un raid victorieux, en 1389, jusqu'à Delhi qui sera saccagée sans pitié. Mais le vainqueur s'en retirera aussitôt avec son butin et des files de captifs, si bien que la vieille domination musulmane put se rétablir dans l'Inde, vaille que vaille, sans toutefois retrouver son ancienne splendeur.




Cent trente ans plus tard, c'est un Empire malade, en fait morcelé entre plusieurs mains, que renversera en 1526, sur le champ de bataille de Panipat, l'armée d'aventuriers que conduisait Baber, descendant de Gengis Khan.[..]Baber était musulman(du rite sunnite). La victoire des ces nouveaux venus a donc été celle de l'Islam orthodoxe, des hommes à la peau blanche, de la poudre à canon.[..]




De 1526 jusqu'à la mort d'Aureng Zeb, l'Inde musulmane a connu ainsi une nouvelle splendeur que rappelle les grandes années des sultans de Delhi, avec d'ailleurs les mêmes violences, la même coexistence forcée, les mêmes implantations, les mêmes succès.








Les mêmes violences : l'Islam règne par la crainte et établit son luxe sur la misère générale de l'Inde(pouvait-il agir autrement ?). D'un côté, de fabuleuses richesses qu'admirent les voyageurs d'Occident; de l'autre, une série de famines, de mortalités fabuleuses et ces innombrables enfants abandonnés ou vendus par leurs familles.








La même coexistence forcée, issue de liens de plus en plus nombreux au fur et à mesure que le temps passe.[..]




Au vrai, le conquérant ne pouvait se passer de ses sujets hindous. D'immenses régions de l'Inde restaient semi-indépendantes, payant ou ne payant pas l'impôt. [...]




Les nécessités issues de guerres et de luttes continuelles contribuaient à limiter une autorité en principe absolue.







Fernand Braudel, Grammaires des civilisations, Flammarion,1993 pp.272-274




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mutilation sexuelle au nom d'Allah :
http://www.youtube.com/arnodom
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